Trois leçons d’excellence

 

Je vous invite aujourd’hui au cœur d’une soirée d’exception, celle de la Soirée des Légendes du Rugby qui a eu lieu il y a quelques semaines au château l’Hospitalet.

J’ai eu l’honneur ce jour-là de rencontrer trois joueurs exceptionnels – Tendai Mtawarira, Richie McCaw et Thierry Dusautoir – qui venaient pour exprimer ce qu’est l’excellence pour eux. Chacun à sa façon a su me toucher et m’apprendre une leçon. Et les belles rencontres, ça se partage ! Voici donc pour vous ce que j’ai retenu de cette merveilleuse soirée.

Pour Thierry Dusautoir, consacré meilleur joueur du monde en 2011 et ancien capitaine légendaire de l’équipe de France, le collectif est plus important que l’individu. Selon lui, il ne disposait pas de capacités hors-normes au départ. Il n’était pas plus doué que les autres, ni à l’école, ni au rugby. C’est le groupe qui l’a porté, l’a fait se dépasser et accéder au titre de capitaine.

À ses débuts en tant que leader, il a d’abord voulu agir comme les modèles qu’il connaissait: avec autorité et portant tout le poids des responsabilités sur son dos. Cela n’a pas marché. Il a donc demandé à ses coéquipiers de lui faire un retour sur sa prestation en tant que capitaine, et les remarques de l’équipe lui ont fait comprendre qu’il faisait fausse route. Finalement, il s’est mis à partager les responsabilités et a cessé d’essayer d’être quelqu’un d’autre. Le collectif l’a poussé à développer ses propres qualités, devenant un excellent capitaine de l’équipe de France pendant des années!

Pour réussir à ce niveau-là d’excellence, Richie McCaw, champion du monde et ancien capitaine des All Blacks, nous confie quant à lui qu’il ne suffit pas d’avoir l’envie et la détermination pendant un mois, six mois, ou plus… Il faut une constance et une discipline permanente. Être régulier quoi qu’il arrive. Et même arrivé à un niveau d’excellence, il faut toujours se remettre en question.

Tendai Mtawarira, aussi surnommé The Beast, a joué en première ligne pour l’équipe sud-africaine, remportant la Coupe du monde en 2019. Pilier de l’équipe, il est de ceux qui vont au contact des plus costauds et à l’impressionnante carrure. Mais comme souvent chez les piliers, ce sont de véritables cœurs tendres, et Tendai ne déroge pas à la règle. J’ai été très touchée par sa douceur, son sourire constant et sa sincérité.

Lorsqu’il a été questionné sur la source de sa motivation pour parvenir à se dépasser, à atteindre l’excellence, sa réponse a été simple et humble. Pour lui qui vivait dans les townships, réussir signifiait apporter à manger sur la table de sa famille. Cette détermination là l’a rendu meilleur que les autres, car elle reposait sur l’amour. C’est un joueur avec beaucoup de valeurs, attaché à sa famille et aux traditions, ce qui l’a suivi tout au long de son parcours et porté vers l’excellence. Son excellence au rugby, il l’a ensuite mise au service d’une cause plus grande dans sa vie, continuant de transmettre à travers par exemple une école pour les jeunes créée avec sa fondation The Beast.

Tous les trois ont en commun l’humilité.

Ils sont devenus de grands joueurs, grâce à cette humilité, grâce à leur discipline rigoureuse, mais aussi leur motivation, chacun la sienne, et probablement une grande force au cœur qui les porte. Maintenant qu’ils ont réussi, ils continuent d’aider les autres et de les pousser à leur tour à donner le meilleur d’eux-mêmes.

 Je me sens chanceuse d’avoir pu écouter leurs histoires et de les partager à mon tour avec vous.