Chères lectrices, chers lecteurs
Je voyage souvent, par chance et par plaisir, et ce que j’aime par-dessus tout, c’est observer les gens. Un aéroport, un avion, ce sont comme des scènes ouvertes sur la vie, remplies de petits détails précieux et révélateurs.
Lors de mon dernier voyage, de retour de Miami, deux personnages m’ont particulièrement marquée : un homme, cigare éteint aux lèvres pendant tout le vol, apaisé par ce petit doudou improbable. À ses pieds, une valise ancienne, patinée, usée par les kilomètres et les aventures—probablement la compagne fidèle d’un baroudeur élégant depuis des décennies. Et puis, tout près, un autre homme, impeccablement habillé, portant avec assurance sa valise Vuitton accompagnée d’un sac de sport chic, affichant une allure urbaine et sportive. Deux mondes, deux histoires, assis côte à côte dans ce vol, partageant un même voyage mais vivant des parcours radicalement différents.
Ce qui me touche, c’est la beauté de ces instants éphémères. Si on y prête attention, ces lieux de passage regorgent de moments doux : des gestes tendres comme ce papi qui prend délicatement le sac de sa compagne parce qu’elle peine à le porter, ces regards complices entre une mère et son enfant, ces sourires échangés entre deux inconnus. Autant de preuves discrètes de la douceur et de la bienveillance qui existent encore, partout autour de nous.
Alors oui, c’est tentant de se réfugier dans son téléphone ou derrière ses écouteurs, mais lever les yeux nous fait vivre autrement : on peut offrir un coup de main, échanger un sourire, saisir un regard, découvrir une histoire… simplement en observant, en étant là, pleinement présents.
Observer le monde, c’est aussi apprendre sur soi-même. C’est un beau rappel : la vie, même entre deux vols, reste pleine de rencontres, d’émotions et de poésie.
Alors la prochaine fois, relevez les yeux, observez, souriez, aidez. Ce sont ces petits moments qui nous rendent profondément humains.

